Gianluca Donatini, PU-PH dans le service de chirurgie viscérale et endocrinienne au CHU de Poitiers, a obtenu, en septembre dernier à Paris, le prix de la meilleure communication lors du congrès de l’association française de chirurgie, pour son projet d’étude clinique innovante.
Cette étude consiste à utiliser un dispositif d’imagerie qui fonctionne sur la base d’une caméra à infrarouges, permettant d’identifier plus facilement les parathyroïdes et leurs liaisons vasculaires. En effet, ces glandes émettent naturellement de la lumière infrarouge : c’est l’auto fluorescence. La caméra du Fluobeam© permet de voir les parathyroïdes qui ne mesurent que 5-6 mm et d’éviter ainsi de les endommager. Le reflet est une diminution très importante du taux d’hypocalcémie après thyroïdectomie, avec un bénéfice majeur pour la chirurgie des cancers thyroïdiens. Avec l’introduction de ce dispositif en 2020, le taux de lésions est de 5 % au CHU de Poitiers alors que le niveau national est entre 10 et 30 %. Il avait aussi d’ailleurs remporté le prix du meilleur abstract lors du congrès national de l’association française de chirurgie (AFC) en 2021. Nous disposons aujourd’hui de la version 2.0 de la fluorescence. Aujourd’hui, le CHU fait partie des leaders français et européens en termes d’innovation et de qualité chirurgicale dans le domaine de la chirurgie endocrinienne.
En juin 2023, il a remporté le 3e prix de communication vidéo au WCTC à Londres (congrès mondial pour les cancers de la thyroïde), où environ 2 000 délégués venus de tous pays, dont les Etats-Unis, étaient présents, ce qui apporte une visibilité et une reconnaissance au niveau mondial.
Désormais, le professeur Gianluca Donatini reçoit des invitations pour des congrès où toutes les nations sont représentées. Il devient un référent en la matière : le congrès d’Athènes en octobre, où son projet était dans le top 9 des meilleurs abstracts, en 2024 à Nashville sur une conférence annuelle tenue par l’Université Vanderbilt (NDLR : celle qui a inventé la technique d’auto fluorescence). Le professeur Donatini se dit « heureux de voir qu’il est conseillé par les plus expérimentés » et précise que « c’est une valeur ajoutée pour le CHU de Poitiers, qui l’a toujours suivi, depuis qu’il s’est investi dans cette technique dès 2020. Il l’utilise désormais pour toute la chirurgie thyroïdienne et parathyroïdienne mais surtout dans la chirurgie oncologique, ainsi que dans les cancers avancés ».
Seul à utiliser cette technique au CHU de Poitiers, mais aussi dans toute la Nouvelle-Aquitaine, il représente un véritable atout pour l’attractivité et le recrutement au CHU de Poitiers.
Mais il ne s’arrête pas là ! Deux articles ont été soumis dans des revues scientifiques internationales (British Journal of Surgery et World Journal of Surgery), les deux actuellement en révision avant publication.
En France, des collaborations scientifiques sont possibles, consécutivement à l’intérêt pour cette étude de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière (AP-HP) qui sollicite l’opportunité de se joindre à ces recherches.