Maladie thromboembolique veineuse : un enjeu de santé publique

thrombose

Dans le cadre de la journée mondiale de la thrombose du 13 octobre, le service de médecine vasculaire du CHU de Poitiers se mobilise pour informer et sensibiliser à cette pathologie qui constitue aujourd’hui un véritable enjeu de santé publique. Encore trop souvent sous-estimée, elle peut avoir de graves conséquences.

Qu’est-ce que la thrombose ?

La thrombose correspond à la formation d’un caillot de sang qui va obstruer un vaisseau sanguin (artère ou veine). Les manifestations vont dépendre de la localisation du vaisseau et de l’organe atteint. Le plus souvent le terme de thrombose est utilisé pour désigner une atteinte du réseau veineux. C’est ce qu’on appelle la maladie thromboembolique veineuse (MTEV) qui se manifeste par une phlébite (caillot dans une veine, le plus souvent au niveau des jambes) et/ou une embolie pulmonaire (caillot dans une artère du poumon). La maladie thromboembolique veineuse  est une pathologie transversale qui concerne plusieurs spécialités médicales. Elle est notamment prise en charge par le service de médecine vasculaire, en termes de diagnostic, traitement et suivi des patients. Avec chaque année, entre 50 000 et 100 000 nouveaux cas diagnostiqués, la phlébite, appelée également thrombose veineuse profonde, est la plus fréquente1. Le risque principal est que le caillot migre jusqu’à l’artère pulmonaire et provoque une embolie pulmonaire. On compte 40000 cas par an avec un taux de mortalité de 6%1. Moins grave, la paraphlébite, touche des veines plus superficielles, souvent des varices, avec près de 250 000 cas par an1. Les symptômes de la thrombose veineuse sont la douleur, le gonflement et la rougeur d’une jambe. Ceux de l’embolie pulmonaire sont la douleur à la poitrine et l’essoufflement. Les facteurs de risque de la maladie thromboembolique veineuse  sont multiples. On peut par exemple citer la chirurgie, l’alitement, l’hypercoagulabilité du sang, le cancer et l’insuffisance veineuse. Le diagnostic est posé à partir de l’analyse des symptômes, de la prise de sang et surtout des tests d’imagerie (l’écho-Doppler pour la phlébite et scanner pour l’embolie pulmonaire). Sa prévention et son traitement passent par la prise de médicaments anticoagulants et le port de bas de compression.

Prévenir la thrombose

Depuis dix ans, au mois d’octobre, a lieu la journée mondiale de la thrombose lancée par la société internationale de la thrombose et d’hémostase . L’occasion parfaite pour sensibiliser à cette pathologie qui est un enjeu de santé publique. Cette année, Le service de médecine vasculaire du CHU de Poitiers a décidé de tenir un stand d’information et de sensibilisation pour mieux faire connaitre cette pathologie encore trop méconnue et sous-estimée. « La maladie thromboembolique veineuse n’est pas une pathologie simple et le traitement à mettre en place peut parfois d’avérer compliquer (quel médicament ? et pour combien de temps ?). Le CHU de Poitiers est un centre de recours pour le Poitou-Charentes surtout lorsqu’il s’agit de dossiers compliqués, qui relèvent d’une réflexion collégiale au sein des réunions de concertation pluridisciplinaires » explique le Dr Rafik Belhadj Chaidi, médecin vasculaire. «  Notre activité concernant la maladie thromboembolique veineuse s’est beaucoup développée depuis l’ouverture du centre cardio vasculaire, l’ensemble des médecins vasculaires est impliqué dans sa prise en charge, avec un suivi au long cours  nécessaire pour certains patients » précise le Dr Cécile Thollot, responsable du service de médecine vasculaire.