Ouverture prochaine d’un lieu unique pour les actes interventionnels et exploratoires

Pour préparer l’ouverture du centre, les praticiens spécialistes se réunissent pour coordonner leur programmation d’activité : gastro-entérologues, pneumologues, anesthésistes, dermatologues, gynécologues, ophtalmologistes, psychiatre, cardiologue.

En octobre prochain, le centre d’explorations et thérapeutiques interventionnelles ouvrira ses portes au sein du CHU de Poitiers. L’offre de soins interventionnels et exploratoirs – notamment les endoscopies diagnostiques et thérapeutiques – sera ainsi regroupée au sein d’un plateau unique, pour neuf spécialités. Une organisation optimisée avec, pour le patient, la garantie d’un parcours de soins simplifié et coordonné.

Sur quelque 2 500 m2 , au rez-de-chaussée de la tour Jean-Bernard sur le site de la Milétrie, le centre d’explorations et thérapeutiques interventionnelles réunira huit salles pour les interventions avec anesthésie générale et six salles pour les interventions sans anesthésie générale. Il disposera également d’une salle de réveil et de rétablissement « hôpitaux de jour », pouvant accueillir jusqu’à seize places. Inscrit dans le projet d’établissement du CHU de Poitiers, ce centre a été pensé par la communauté médicale pour « anticiper la médecine de demain, une médecine micro-invasive en ambulatoire », expose le Pr Bertrand Debaene, président de la commission médicale d’établissement et chef du service anesthésie-réanimation du CHU de Poitiers. C’est une organisation qui permet à la fois de pallier le manque de médecins anesthésistes en offrant des conditions d’intervention optimales pour les équipes médicales, une optimisation des blocs opératoires et un parcours de soins simplifié pour le patient.

L’ambulatoire au cœur du projet
Le centre s’appuiera sur le très haut niveau d’expertise atteint par les unités d’endoscopie digestive et pneumologique du CHU, et permettra d’intensifier leur rôle de recours au niveau régional et interrégional. L’activité ambulatoire de jour est au cœur du projet : dans des salles dédiées, seront réalisées les endoscopies ainsi que les biopsies digestives, bronchiques, hépatiques et urologiques. Les sismothérapies mais aussi les extractions dentaires sous anesthésie générale pour les personnes atteintes de handicap mental seront également effectuées, « permettant d’asseoir la mission de service public du CHU auprès d’une population jusqu’alors mal prise en charge ». Les salles d’interventions polyvalentes accueilleront les actes en urologie, gastro-entérologie, pneumologie, dermatologie, ophtalmologie, gynécologie, orthopédie, chirurgie plastique et ORL. Par exemple, le centre accueillera une partie de l’activité d’ophtalmologie concernant les injections intravitréennes (IVT) et la chirurgie réfractive, avec un vrai bénéfice en termes de rapidité de prise en charge pour les patients.

Une organisation novatrice centrée autour du patient
« Le centre s’est construit autour du triptyque confort diagnostic, confort thérapeutique et confort personnel du patient », résume Véronique Pratt, directrice référente du pôle cœur-poumon-vasculaire, en charge du projet. Une organisation novatrice qui s’appuie sur une simplification du parcours pour le patient. Un plateau avec un accueil administratif unique et un principe de « marche en avant », supprimant les étapes inutiles et réduisant le temps du parcours de soins. « Pas de brancard pour aller au bloc : le patient est debout le plus longtemps possible, illustre Valérie Neveu, cadre supérieure de santé. Une programmation opératoire rigoureuse permettra une attente limitée et un parcours en flux tiré le plus efficient possible. » La salle de réveil de seize places sera également hôpital de jour. Une unité de lieu garante d’une plus-value thérapeutique pour un patient qui reste sur la même méridienne pendant toute sa prise en charge.

Une attention particulière a été portée à la prestation hôtelière du service. « Nous sommes partis des attentes du patient pour construire notre qualité de service », pointe Véronique Pratt. A l’issue de l’acte, l’usager peut ainsi patienter dans un espace dédié, avec des collations à disposition en libre-service.

Des innovations technologiques
« Le centre dispose d’un plateau technique autonome et moderne répondant à quatre objectifs majeurs : sécurité, hygiène, ergonomie et technologies de pointe », souligne Aurélie Supiot, ingénieur biomédical. Les équipements des huit salles doivent s’intégrer dans un environnement approprié à l’asepsie et à l’ergonomie requises en salle d’intervention. Certains concepts déjà existants au bloc opératoire, comme par exemple la suspension ou l’encastrement des équipements pour éviter les câbles au sol, ont donc été adoptés. Par ailleurs, quatre d’entre elles seront équipées d’une solution audiovisuelle personnalisée permettant aux intervenants en salle de suivre l’examen en cours. Les équipements mobiles ont fait l’objet d’un renouvellement : citons, par exemple, les colonnes d’endoscopie de dernière génération avec une image de haute définition et le parc de vidéo-endoscopes dont les dernières avancées technologiques en matière de qualité d’image sont gages d’amélioration de la qualité diagnostique et thérapeutique des soins.

Le centre disposera d’une unité dédiée de désinfection et de stockage des endoscopes, positionnée de façon centrale pour communiquer avec les salles d’examens. L’unité comprend six postes de travail, avec des personnels formés aux process très rigoureux de décontamination et de traitement. Ce lieu unique pour centraliser le traitement des endoscopes est la garantie d’une qualité et d’une sécurité optimales. Des systèmes de conditionnement et de stockage complètent le process, permettant de réduire le nombre de cycles de désinfection. Une nouvelle procédure d’identification des endoscopes accentue la sécurisation avec une traçabilité assurée de façon informatisée.

Le centre d’explorations et thérapeutiques interventionnelles du CHU de Poitiers ouvrira ses portes en octobre.

Article issu du CHU magazine n°76.