Le rôle des permanences d’accès aux soins de santé (PASS) est d’offrir un accès aux soins et un accompagnement soignant et social aux patients dans la perspective d’un retour à l’offre de soins de droit commun. Sur le site de Châtellerault, ce sont Elsa Slowinski et Blandine Amirault qui accueillent les plus démunis.
Une prise en charge globale et individualisée
La PASS de Châtellerault est l’une des quatre PASS de la Vienne. Elle est portée par une équipe pluridisciplinaire : temps médical, social, soignant et administratif. A ce jour le médecin est le Dr Nicole Prevost. Elsa Slowinski et Blandine Amirault travaillent toutes les deux à la PASS de Châtellerault. La première y exerce en tant qu’assistante sociale depuis 2010. La seconde, qui est infirmière depuis 23 ans aux urgences, a rejoint le service à mi-temps en mars 2020. Nicole Prévost, médecin à la PASS intervient les lundis et mardis matin. Elles accueillent les personnes en situation précaire et les accompagnent dans leurs parcours de soins et dans les démarches administratives. Elles reçoivent essentiellement des migrants, des personnes en situations irrégulières, des sans-domicile-fixe, des jeunes entre 18 et 25 ans en rupture familiale. Ces personnes, pour la plupart, sont en grande souffrance tant sur le plan social que médical. La prise en charge à la PASS est globale et individualisée. « Elle suppose toute une démarche de soins. Il faut accompagner le patient dans tout son parcours de soins à l’hôpital, dans le service où il doit prendre rendez-vous, le guider, lui permettre de se repérer et d’être plus autonome pour ses prochaines visites » explique Blandine Amirault. Cet accompagnement est d’autant plus important que la plupart des patients ne savent pas parler le français. La prise en charge commence par la constitution d’un dossier sur les antécédents, le parcours de vie ou de traversée des patients, qui permettront d’identifier des problèmes de santé mais aussi des problèmes psychologiques. Les personnes sont suivies sur le plan médical jusqu’à ce qu’elles obtiennent l’ouverture de leurs droits en matière de santé (droit commun). Cette période peut durer plusieurs mois.
Un service à l’écoute
Elsa et Blandine sont pleinement investies dans leurs missions auprès de cette population défavorisée. Suivant les recommandations nationales et institutionnelles, la PASS a accueilli des personnes tout au long de la crise sanitaire. « Nous nous sommes vite rendues à l’évidence qu’ils n’étaient pas ou trop peu informés sur la covid et les gestes barrières. La plupart d’entre eux ne maitrisent pas la langue et ils n’ont pas accès à la télévision ou aux journaux », explique Elsa Slowinski. Depuis plus de dix ans, celle-ci rencontre des personnes qui sont dans des situations très compliquées : « Je suis souvent la première personne rencontrée sur le plan administratif, après un long parcours d’exil ou d’errance. Si mon rôle est de leur faire valoir leurs droits et de leur apporter une prise en charge des soins, il est avant tout, de les accueillir avec douceur et bienveillance. Même si je n’ai pas toujours de solutions, leur proposer mon écoute, leur donner du temps et prendre en considération leurs difficultés est déjà pour eux un réel soulagement. »
Blandine Amirault a décidé de travailler à la PASS parce qu’elle a été sensibilisée à la situation de ces personnes précaires par son expérience professionnelle aux urgences. « J’ai rencontré des gens, arrivés depuis peu sur le territoire, avec des parcours difficiles et de graves problèmes psychologiques à cause d’un vécu dramatique » souligne-t-elle. Travailler auprès de ces personnes est un enrichissement personnel et culturel pour elle qui est à la recherche de l’ « humain ».
Des locaux adaptés
Depuis juin 2020, la PASS occupe les anciens locaux du service de gériatrie au rez-de-chaussée de l’aile B de l’hôpital. Le service dispose d’une aile entière pour le service social et pour la PASS fixe et mobile. Dans cet espace plus spacieux se trouvent des bureaux sociaux, un bureau pour le médecin et l’infirmière, une salle de consultation, une pièce de stockage pour les produits d’hygiène et des vêtements ainsi qu’une douche pour les usagers. L’accès, plus adapté pour les usagers de la PASS, se fait directement par le bâtiment B. Comme le souligne Elsa Slowinski, il répond parfaitement « au souci de confidentialité des nombreuses personnes en en situation irrégulière qui viennent nous voir. Il faut que ces personnes puissent se sentir en confiance et venir en toute discrétion. »