Le bilan d'activité de la coordination hospitalière des prélèvements d'organes et de tissus pour l'année 2015 a eu lieu jeudi 11 février au CHU de Poitiers. En présence des équipes médicales qui prennent en charge les donneurs (anesthésie, réanimation, radiologie, néphrologie et urologie), le Dr Michel Pinsard, médecin coordonnateur, et les infirmières de l’unité de coordination du don d'organes au sein de l'établissement ont présenté les chiffres clés de leur spécialité en 2015.
« Le bilan de l’année 2015 est bon puisque l’activité de prélèvement du CHU de Poitiers et du réseau en Poitou-Charentes en général reste à un niveau largement supérieur à la moyenne nationale (52,8% au CHU contre 49,2% en moyenne nationale), souligne le Dr Pinsard. Ces chiffres s’expliquent par un taux de refus des donneurs ou de leur famille plus faible que la moyenne, avec 29,6% contre 32,5% en moyenne nationale. » Les équipes du CHU ont ainsi prélevées 100 cornées, 56 reins, 24 foies, 14 poumons et 16 cœurs en 2015. En moyenne, 3,8 organes sont prélevés par donneur dans notre établissement, contre 3,4 organes en moyenne au niveau national. « Cet excellent chiffre reflète la qualité de la prise en charge des donneurs par les réanimateurs du CHU de Poitiers. (30,2% contre 32,5% en moyenne nationale) », indique le Dr Pinsard.
Développer la greffe rénale à partir d’un donneur vivant
Pour augmenter le nombre d’organes à prélever dans les années qui viennent, la coordination s’est donnée comme objectif d’améliorer le recensement des donneurs potentiels au CHU et en particulier aux urgences. L’établissement attend également l’autorisation d’effectuer des prélèvements dits « Maastricht III », c’est à dire des prélèvements sur des donneurs à cœur arrêté pour lesquelles une décision d’un arrêt de soins en réanimation est prise en raison de leur pronostic.
La possibilité de la greffe rénale à partir d’un donneur vivant est aussi un axe de développement important. En 2015, 7 des 66 transplantations rénales qui ont eu lieu au CHU de Poitiers ont été réalisées à partir de donneurs vivants. Un chiffre jamais atteint jusque-là mais qui peut être amélioré. La perspective de réaliser des greffes rénales avec le robot chirurgical Da Vinci a aussi été évoquée.
« Il faut également noter que notre coordination comporte une activité scientifique de haut niveau grâce à notre unité Inserm qui effectue des études cliniques et des études sur modèle animal. Nous sommes une des seules coordinations hospitalières des prélèvements d’organes et de tissus en France à intégrer la recherche à notre activité », affirme le Dr Pinsard.