Le Centre universitaire hospitalier de Poitiers se mobilisera le 14 novembre pour la Journée mondiale du diabète. Ce sera l’occasion de se pencher sur cette maladie, considérée comme une véritable épidémie, qui touche près de 3,7 millions de personnes en France.
Qu’est-ce que le diabète ?
Le diabète est une maladie chronique liée à un dysfonctionnement des mécanismes qui régulent le taux de glucose dans le sang. Pour comprendre le diabète, il est important de présenter au préalable le rôle essentiel du glucose dans le fonctionnement de notre organisme.
Le sucre comme source d’énergie pour l’organisme
Les cellules de notre corps ont besoin de glucose comme source d’énergie pour fonctionner. Le glucose provient des sucres - les glucides - contenus dans les aliments que nous consommons. Lors de la digestion, ces sucres se transforment en glucose qui circule dans le sang jusqu’à chaque cellule. Pour entrer dans les cellules, le glucose a besoin d’insuline. C’est grâce à cette hormone secrétée naturellement par le pancréas que les cellules sont régulièrement rechargées en énergie.
Le taux de glucose dans le sang est appelé glycémie. Il varie au cours de la journée, augmentant après les repas et diminuant entre ceux-ci ou durant un effort physique. Normalement, le pancréas produit de l’insuline dès que la glycémie augmente pour que le glucose entre dans les cellules. Il permet de maintenir ainsi un taux de glucose constant dans le sang.
Le diabète apparait lorsque les mécanismes de régulation de la glycémie ne fonctionnent plus. Il peut s’agir d’un problème lié au fait que le pancréas ne produise plus assez d’insuline ou que les cellules du corps ne réagissent plus assez bien à l’insuline. Le glucose n’entre plus dans les cellules, s’accumule dans le sang et le diabète s’installe. Le diabète correspond donc à un taux de sucre – glucose – trop élevé dans le sang. On parle alors d’hyperglycémie.
L’Organisation mondiale de la santé a établi que les personnes dont la glycémie est supérieure à 1,26 grammes par litre de sang à jeun et à 2 grammes par litre deux heures après le repas sont diabétiques.
Les deux principales formes de diabètes
Il existe deux formes principales de diabètes : le diabète de type 1 et le diabète de type 2.
- Le diabète de type 1 ou diabète insulino-dépendant
On parle de diabète de type 1, maladie auto-immune, lorsque le pancréas ne produit plus d’insuline. Il touche d’avantage les enfants et adultes de moins de trente ans. Il se manifeste souvent dès l’enfance vers les 8 ans. Si une prédisposition génétique existe, ses causes ne sont pas encore bien connues. Il ne s’agit pas du diabète le plus courant puisqu’il ne concerne que 10% des diabétiques.
Parmi les symptômes de la maladie, urines abondantes, soif permanente, amaigrissement, fatigue permanente, infections urinaires, mauvaise cicatrisation des plaies, etc. Le diabète de type 1 ne se guérit pas mais il doit être traité et faire l’objet d’une grande surveillance. Le traitement consiste à injecter de l’insuline directement dans le sang afin d’obtenir un taux de glycémie normal. Il doit s’accompagner d’une alimentation adaptée et des exercices physiques réguliers.
- Le diabète de type 2
Le diabète de type 2 peut être dû à deux types de dysfonctionnement. Soit le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline, on parle alors d’insulinopénie. Ou bien, l’insuline n’agit pas convenablement, empêchant que le glucose pénètre les cellules. Il s’agit de l’insulino-résistance, résistance qui augmente avec l’excès de poids. Ce type représente 90% des diabétiques. Le risque de transmission de la maladie à la descendance se situe entre 40 et 70%. Mais celle-ci est également liée à une mauvaise hygiène de vie : une alimentation déséquilibrée, la sédentarité, l’obésité, etc. Elle apparait généralement après 40 ans. Malheureusement, une augmentation de ce type de diabète chez les jeunes a été constatée ces dernières années. Parce qu’il présente peu de symptômes visibles, le diabète peut s’installer sans que la personne s’en rende compte. D’où l’importance du dépistage.
Le traitement consiste, dans un premier temps, en des mesures hygiéno-diététiques : manger équilibré, pratiquer de l’exercice physique et éviter les facteurs à risques tels que le tabac, le stress, etc. Il est rapidement suivi de traitements antidiabétiques qui ne sont efficaces qu’accompagnés d’une bonne hygiène de vie. Cependant, le diabète de type 2 étant une maladie évolutive, la production de l’insuline par le pancréas continuant à diminuer, des injections d’insuline seront alors proposées.
Evitez les complications
Quelque que soit le type de diabète, le traitement consistera donc à assurer une glycémie normale dans le sang. Bien suivi médicalement et respectant une bonne hygiène de vie – alimentation équilibrée et activités physiques – le diabétique peut mener une vie normale sans redouter de grosses complications.
Lorsque le diabète n’est pas ou mal soigné, le glucose encrasse les vaisseaux sanguins et les nerfs, entrainant de graves complications telles que la cécité, une insuffisance rénale, des maladies cardiovasculaires ou une amputation.
Le diabète est donc une maladie chronique dont on ne guérit mais qui se soigne très bien si le patient respecte son traitement médicamenteux, suit de bonnes habitudes alimentaires et pratique des activités physiques.
Faites-vous dépistez au CHU de Poitiers !
Comme nous l’avons vu, une personne peut vivre avec le diabète pendant plusieurs années sans le savoir. C’est pourquoi, il est important de contrôler sa glycémie de temps avant que ne surviennent des complications.
Légende : stand d’information et de dépistage du diabète au CHU de Poitiers en 2018
Depuis plusieurs années, le 14 novembre, le service le service d’endocrinologie, diabétologie, nutrition du CHU sensibilise le grand public au diabète et à l’importance d’un dépistage précoce. Cela sera encore le cas, cette année. De 10h à 17h, le personnel soignant se tiendra sur un stand d’information et de dépistage installé dans le hall de Jean-Bernard, sur le site de la Milétrie. Cette manifestation est organisée en partenariat avec l’association des diabétiques de la Vienne (AFD 86) et l’association Croquons la vie. Venez donc vous informer. Et pourquoi pas, vous faire dépistez !
Pour plus d’informations
Service d’endocrinologie, diabétologie, nutrition du CHU de Poitiers
Vidéo « Diabète : ce qu’il faut savoir sur la glycémie et l’injection d’insuline »