À 31 ans, le docteur Guillaume Herpe est chef de clinique au sein du service de radiologie au CHU de Poitiers. Après avoir effectué son externat de médecine à la faculté de Bordeaux (Gironde), il est nommé interne à Poitiers en 2011. Son internat est partagé entre une activité clinique et une partie dédiée à la recherche. En novembre 2015, Guillaume Herpe est nommé chef de clinique en radiologie avec une surspécialisation en imagerie des urgences et en radiologie interventionnelle. Ses recherches sont axées sur le scanner de perfusion.
Pouvez-vous nous préciser votre thème de recherche ?
Depuis novembre dernier, nous travaillons sur le scanner de perfusion. Le but est d’avoir une approche dynamique de l’imagerie scanographique. Nous ciblons la zone de l’abdomen. Le sujet est passé en étude auprès du comité de protection des personnes et à ce jour, nous attendons l’agrément pour utiliser cette technique sur nos patients.
Qu’est-ce qu’un scanner de perfusion abdominale ?
Le scanner de perfusion est une technique d’imagerie fonctionnelle novatrice. Il peut s’intégrer à un examen diagnostic en plus d’un examen de dépistage ou dans le cadre d’un bilan pré ou post thérapeutique. Il vient en complément du scanner morphologique, en analysant les caractéristiques physiopathologiques et fonctionnelles des tumeurs mais aussi des atteintes multifactorielles. Nous avons préalablement développé la technique sur des fantômes remplis d’eau afin de minimiser la dose d’exposition.
Vous comprenez qu’avant d’utiliser cette technique sur nos patients, nous devons être sûrs de nous. Il faut savoir que les risques théoriques surviennent au-delà de trente ans après l’exposition et pour des doses dépassant les seuils médicaux.
À partir de quand cette technique pourra-t-elle être utilisée ?
Nous espérons avoir l’agrément en juin donc, dès cet été. Pour commencer, nous allons l’intégrer dans le parcours de soin des patients atteints de pathologies graves. Ensuite, nous généraliserons cette technique. Il est préférable d’avoir un bon examen plutôt que trois mauvais.
Avez-vous d’autres projets de recherche ?
Commencés ? Non. Mais j’en ai en tête dont un portant sur la toxicité des produits de contraste sur les cellules rénales et un sur les paramètres de perfusion digestive au scanner. Mais un projet ne se fait pas seul alors il faut que je mobilise afin de réussir à les mener à bien.