Matthieu Boisson a étudié à la faculté de médecine et de pharmacie de Poitiers et a poursuivi son internat d’anesthésie-réanimation au CHU à partir de 2007. En parallèle, il effectue son master recherche sur les antibiotiques, en particulier la colistine, au sein du laboratoire pharmacologie des anti-infectieux (Inserm UMR-S1070) du Pr William Couet, à l’Université de Poitiers, où il prolonge ses recherches à la fin de son internat avec une thèse de sciences.
Chef de clinique en anesthésie-réanimation depuis 2012, quelle est aujourd’hui la nature de votre activité ?
Mon activité clinique de jour est majoritairement consacrée à l’anesthésie en chirurgie viscérale et vasculaire, un secteur de chirurgie lourde où les patients présentent souvent des comorbidités. C’est un domaine qui se rapproche de la réanimation, une spécialité qui m’intéresse aussi beaucoup et où je continue à exercer dans le cadre de gardes de nuit. Je donne aussi des cours et encadre les travaux de recherche des internes en anesthésie-réanimation et j’assure des enseignements en sciences humaines en première année de médecine.
Vous avez été missionné pour dynamiser la recherche en anesthésie. Où en est votre travail sur les antibiotiques ?
J’achève cette année ma thèse de sciences sur la nébulisation des antibiotiques au laboratoire pharmacologie des anti-infectieux. J’étudie l’administration par aérosol de la colistine et de la gentamicine, chez des patients intubés ayant développé une infection pulmonaire sous ventilation mécanique. Toujours au laboratoire du Pr Couet, je travaille sur la prévention des infections du site opératoire. Nous nous intéressons à l’antibioprophylaxie en chirurgie abdominale majeure en utilisant la méthode de micro-dialyse pour suivre la concentration libre de l’antibiotique dans les tissus sous-cutanés.
Quels sont les autres axes de recherche que vous explorez actuellement ?
Avec le Pr Olivier Mimoz, nous sommes également en train d’élaborer un protocole sur les antiseptiques au bloc opératoire, sur le modèle de la réanimation, toujours dans l’objectif de réduire les infections. Enfin, avec le Pr Jean-Claude Meurice, nous menons des recherches visant à améliorer la prise en charge des patients souffrant d’apnées du sommeil anesthésiés pour une chirurgie.