Questions à Florence Loger, cadre supérieur de santé, directrice des soins du centre hospitalier de Montmorillon

Florence Loger cadre supérieur de santé, directrice des soins du centre hosptalier de Montmorillon

Comment les équipes de soins sont-elles aujourd’hui organisées à Montmorillon ? Parmi ses 430 agents, le centre hospitalier emploie près de 300 soignants et partenaires de santé, dont 85 infirmiers, 111 aides-soignants, ainsi que des agents de services hospitaliers faisant fonction d’aidessoignants, que nous avons à coeur de former. Huit cadres de santé – six pour le volet soins et deux pour le médico-technique – encadrent nos équipes soignantes. Il existe une vraie dynamique grâce à l’efficacité de l’équipe d’encadrement, au professionnalisme et à l’investissement des équipes soignantes, ainsi qu’un fort sentiment d’appartenance à la structure. Avec la commission de soins infirmiers, nous avons élaboré un projet de soins de 2014 à 2018. Philosophie de soins, valeurs professionnelles, management, formations, actions concrètes… Sont autant de thèmes sur lesquels nous avons travaillé ensemble avec les soignants et dans lesquels ils sont invités à s’inscrire. C’est notre façon de rassembler les équipes autour d’un socle et d’objectifs communs.

Quelles sont les particularités de l’exercice en hôpital rural ?
Le fait de travailler dans une petite structure implique de partager une vision globale et une grande capacité d’adaptation. Nous n’avons pas tous les corps de métier et un manque d’expertise dans l’ensemble des domaines, ce qui nous amène à porter de nombreuses casquettes et à multiplier les collaborations. Notre intérêt est de répondre au mieux aux besoins de nos patients, dans un bassin de vie de près de 40 000 personnes (grand Montmorillon, et même Indre et Haute-Vienne) caractérisé par une population rurale et âgée. Nous entretenons avec nos patients une relation de confiance sur la durée. Nous savons que beaucoup d’entre eux ne feraient pas l’effort de se soigner correctement si on ne leur proposait pas une structure de proximité.

Quel impact la fusion avec le CHU de Poitiers va-t-elle avoir sur votre organisation ?
Nous sommes dans une phase intermédiaire, dans laquelle la fusion est actée mais l’organisation reste à préciser. Celle-ci est déjà structurée et proche de ce qui se fait au CHU, dans la mesure où nous partageons déjà beaucoup sur nos pratiques lors des réunions des cadres supérieurs de santé organisées par la coordination générale des soins, auxquelles je suis conviée depuis maintenant trois ans. Ce que nous savons déjà, c’est que le site de Montmorillon va devenir un pôle au même titre que les huit autres du CHU, j’en serai la cadre supérieure de santé. Il est aussi acté que notre projet de soin sera mené à son terme jusqu’en 2018 grâce au suivi d’un nouveau comité soignant qui viendra remplacer la commission. Bien sûr, il y a dans les équipes quelques appréhensions liées aux salaires, aux missions, aux modalités de remplacements et à la disparition de certains services support sur le site. Tout cela prendra progressivement forme dans les mois à venir.

Comment l’offre de soins est-elle amenée à évoluer ?
Depuis une dizaine d’années, nos coopérations avec le CHU n’ont eu de cesse de se développer dans un climat de confiance. Nous avons considérablement étoffé notre offre de soins, notamment en consultations avancées, qui rencontrent un grand succès auprès de nos patients. L’arrivée de nouvelles spécialités nous amène à acquérir de nouveaux matériels et à proposer de nouvelles formations, c’est une grande source de motivation pour nos soignants. En retour, les médecins du CHU apprécient la qualité des équipes et de l’accueil. Pour accompagner ce développement, un nouveau bâtiment adapté à l’activité médico-chirurgicale est d’ailleurs en projet. Nous avons longtemps souffert d’une image assez négative d’un hôpital rural, notre souhait est d’ouvrir notre futur pôle pour faire évoluer ce regard sur notre structure, qui mérite d’être perçue à sa juste valeur.