Questions à… Laure Percheron-Vendeuvre, médecin en soins palliatifs

Laure Percheron

Vous avez entamé votre carrière dans le service de soins palliatifs du CHU de Poitiers, où vous exercez depuis bientôt trois ans. Quel est votre parcours ? J’ai commencé mon […]

Vous avez entamé votre carrière dans le service de soins palliatifs du CHU de Poitiers, où vous exercez depuis bientôt trois ans. Quel est votre parcours ?
J’ai commencé mon cursus universitaire à Paris avant de rejoindre le Poitou-Charentes pour mon internat de médecine générale. J’ai complété ma formation avec un diplôme interuniversitaire soins de support en cancérologie et un diplôme d’études spécialisées complémentaire (DESC) médecine de la douleur – médecine palliative.
Au cours de ce dernier, j’ai effectué deux stages de six mois au CHU de Poitiers, au centre régional d’étude et de traitement de la douleur et dans le service de soins palliatifs. J’ai fait le choix de rester dans ce dernier service pour deux années d’assistanat et j’y suis praticien hospitalier depuis novembre dernier.

Pourquoi avoir fait le choix des soins palliatifs ?
J’étais attirée par la médecine générale, mais également par le travail en CHU car j’aime travailler en équipe et l’activité de recherche. J’ai découvert les soins palliatifs au cours de mon dernier stage d’externat en hospitalisation de jour à l’Institut Curie à Paris. Cette spécialité représentait pour moi un bon compromis, j’y ai trouvé de nombreux points communs avec la médecine générale : une prise en charge globale du patient, beaucoup de disponibilité et d’écoute. Cette dimension humaine est importante pour moi, car nous avons en face de nous des patients atteints d’une maladie grave et potentiellement incurable. Notre objectif n’est pas nécessairement de les guérir, mais de les soulager des symptômes physiques et moraux qui viennent se greffer sur leur maladie.

En quoi consiste aujourd’hui votre activité ?
Nous sommes trois médecins dans le service, et nous tournons tous les trois-quatre mois sur trois activités différentes. Cela nous permet d’assurer une prise en charge sur la durée, à la fois des patients et de leurs proches, mais aussi des soignants. Nous intervenons dans l’unité de soins palliatifs, composée de dix lits, où nous prenons en charge des patients présentant des symptômes réfractaires, avec souvent de lourdes problématiques éthiques, difficiles à gérer dans des services non spécialisés. Ensuite, au sein de l’équipe mobile, nous nous déplaçons dans les services à la demande des soignants pour évaluer les patients et proposer des modifications de traitement si nécessaire. Enfin nous assurons des consultations au pôle régional de cancérologie où nous recevons les patients pris en charge à domicile présentant des symptômes ou des questionnements particuliers.

Comment gérez-vous les questions d’éthique soulevées par le suivi de patients en fin de vie ?
Nous sommes régulièrement amenés à réfléchir sur des prises en charge difficiles, sur des problématiques liées à l’autonomie ou la limitation de soins. Il est vrai que notre formation initiale nous prépare assez peu cela, et j’ai décidé de préparer l’an prochain un master éthique médicale et bioéthique à Paris.