Questions à Sébastien Levesque, cardiologue angioplasticien en soins intensifs et urgences cardiologiques

Sébastien Levesque

Praticien hospitalier au CHU de Poitiers depuis novembre 2012, vous êtes titularisé depuis le début d'année. Quel est votre parcours ?
J'ai fait mon externat au CHU de Tours, avant de rejoindre le CHU de Clermont-Ferrand pour mes quatre années d'internat, suivies de quatre années en tant que chef de clinique. La cardiologie, comme beaucoup d'autres spécialités, est un domaine qui évolue sans cesse et nécessite de se spécialiser toujours plus.

J’ai choisi de m’occuper de la maladie coronarienne tant dans sa forme stable (l’angine de poitrine) que dans sa prise en charge urgente (l’infarctus), sur le plan interventionnel (l’angioplastie) et hospitalier au travers des soins intensifs. Pour moi, la cardiologie interventionnelle est un bon compromis médico-technique. Cela nécessite toutefois beaucoup d’engagement et d’investissement en raison de la charge de travail en garde et en astreinte. Les résultats de nos interventions chez ces patients en grand danger sont souvent à effets immédiat, c’est un des aspects gratifiants du métier.

Pouvez-vous nous en dire plus sur vos missions actuelles ?
J’ai été recruté pour renforcer et aider les équipes déjà en place en unité de soins intensifs et cardiologie (USIC) et en coronarographie. Je partage aujourd’hui mon temps entre la gestion de l’accueil urgences cardiologiques, les soins intensifs etbien sûr le plateau technique. L’activité technique est en constante augmentation (près de 1 100 angioplasties en 2013) et évolue considérablement. Les techniques innovantes d’imagerie endocoronaire (OCT, pour Optical coherence tomography), l’athérectomie rotative (Rotablator), l’évaluation fonctionnelle invasive de l’ischémie myocardique ou encore l’invasif non coronaire comme le TAVI (valve aortique percutanée), nécessitent un savoir-faire et un travail en équipe. Elles obligent à une bonne cohésion et à un partage du savoir entre les opérateurs& C’est très satisfaisant de pouvoir apporter ma pierre à cet édifice.

Quelles compétences nouvelles avez-vous apportées dans votre service ?
Après m’être formé à Clermont-Ferrand aux différentes techniques précédemment citées, j’ai importé la technologie OCT (imagerie par cohérence optique, que nos collègues ophtalmologues connaissent bien) au CHU de Poitiers. Clermont a été le premier centre en France à utiliser l’OCT : il s’agit d’une technique d’imagerie haute résolution qui permet, quand on l’applique aux artères coronaires, de visualiser l’intérieur de celles-ci en y introduisant une fibre infrarouge. Avec une résolution de 10 microns, l’OCT offre des informations qui ne sont pas disponibles avec la coronographie classique. Nous y avons recours en cas de doute diagnostic mais surtout pour le contrôle de la qualité de nos angioplasties et pour prévenir d’éventuelles complications.