Questions à Thomas Kerforne, anesthésiste-réanimateur

Thomas Kerforne

Après avoir commencé ses études à la faculté de médecine du Kremlin-Bicêtre à Paris, Thomas Kerforne arrive à Poitiers en 2007, sur recommandation de ses professeurs, pour suivre son internat […]

Après avoir commencé ses études à la faculté de médecine du Kremlin-Bicêtre à Paris, Thomas Kerforne arrive à Poitiers en 2007, sur recommandation de ses professeurs, pour suivre son internat en anesthésie-réanimation.

Comment expliquez-vous votre choix pour cette spécialité ?
Pendant mon externat, plusieurs stages en réanimations chirurgicale et médicale ont motivé ma décision. L’anesthésie-réanimation est une spécialité globale, on ne se focalise par sur un organe mais sur les défaillances d’organes en général. Le travail en équipe avec les médecins et soignants de réanimation et des autres services est passionnant, il faut savoir aller vite et ensemble. Nos actions sont lourdes de conséquences et immédiates sur la santé du patient, c’est à la fois stressant, bien sûr, mais aussi très motivant.

Aujourd’hui chef de clinique en réanimation chirurgicale, vous retrouvez cette mission transversale et cette importance du travail en équipe ?
Nous accueillons dans le service des traumatisés graves et des post-opératoires lourds, pour lesquels nous devons suppléer des défaillances d’organes, gérer les suites opératoires et leurs éventuelles complications, mettre en place une surveillance étroite, notamment en unité de soins continus gérée conjointement avec la réanimation médicale… La communication et la concertation avec nos collègues des blocs, des urgences, des autres réanimations et spécialités est fondamentale. Sans oublier la relation avec les internes que nous contribuons à former toute l’année.

La récente mise en place du trauma center illustre bien ce rôle polyvalent du réanimateur. Au centre de cette filière régionale de prise en charge en urgence du polytraumatisé, nous assurons la jonction entre les différentes équipes mobilisables (urgences, blocs, radiologie…). Réquisitionnés avant même l’arrivée du patient aux urgences, nous mettons tout en oeuvre pour aller vite et bien tout au long de son parcours. L’organisation de cette nouvelle activité fait déjà ses preuves.

Vous vous êtes spécialisé dans la réanimation cardio-thoracique.
J’ai en effet passé deux DU en lien avec la réanimation cardio-thoracique, le premier en échographie cardiaque et le second en circulation extracorporelle. Je travaille actuellement une semaine par mois dans le service de réanimation chirurgie cardio-thoracique, que rejoindrai à temps plein fin 2015.

Vous avez reçu en septembre le prix de meilleur mémoire décerné par le collège français des anesthésistes réanimateurs. Sur quoi portent vos travaux de recherche ?
Mon mémoire portait sur « l’évaluation de la performance de la pose de voies veineuses périphériques écho-guidée chez les patients de réanimation en inflation hydro-sodée ». J’ai par ailleurs rédigé plusieurs publications sur l‘utilisation de l’échographie dans les différents actes techniques de réanimation.

Je m’intéresse aussi beaucoup à la coordination des prélèvements d’organes. Je prépare aujourd’hui une thèse sur « la réanimation du donneur d’organes : physiopathologie et concept thérapeutique », en lien avec le laboratoire Ischémie reperfusion en transplantation d’organes mécanismes et innovations thérapeutiques (IRTOMIT), dirigé par le Pr Thierry Hauet. Je travaille également sur des modèles de réanimation du donneur et de transplantation au sein de la plate-forme de chirurgie expérimentale sur le site du Magneraud (17), à partir de modèles de porcs. Je participe enfin à de la recherche clinique, avec le Dr Michel Pinsard, sur les différents types de donneur dans le cas de morts encéphaliques.