« Poitiers est un coin de paradis ! » Ce n’est pas le maire de Poitiers qui l’a déclaré, mais le Pr Philippe Rigoard, neurochirurgien au CHU de Poitiers et co-fondateur du groupe de recherche Prismatics*, lors de l’inauguration des locaux dédiés à la recherche au sein du centre cardio-vasculaire du CHU, le 22 février, en présence d’Alain Claeys, président du conseil de surveillance du CHU, de Jean-Pierre Dewitte, directeur général, et du Pr Bertrand Debaene, président de la commission médicale d’établissement. Cette inauguration a permis de mettre à l’honneur deux équipes de recherche poitevines, Primastics et Dactim-MIS**, pour qui Poitiers à un petit goût de jardin d’Eden grâce « à une réelle liberté de mouvement, impossible dans les grosses structures », a poursuivi le Pr Rigoard.
Les deux groupes de recherche ont un axe commun : mettre la technologie au service de la santé. Prismatics, est né de la fusion de deux programmes de recherche à visée médico-économique coordonnés par le CHU : l’un sur la prise en charge des traumatismes thoraciques porté par le Pr Christophe Jayle, chirurgien cardiaque au CHU de Poitiers, et le second dans le domaine de la neurostimulation implantée pour les douleurs chroniques réfractaires du Pr Rigoard, qui a constitué le point de départ de l’ensemble des travaux de l’équipe. « De l’électrique à l’humain, du biomécanicien qui travaille sur la reconstruction du corps au sociologue qui travaille sur la reconstruction de l’identité, de la recherche fondamentale à la recherche clinique… cette équipe met le patient au centre de sa réflexion, a indiqué le Pr Rigoard. Nous avons une équipe interdisciplinaire qui développe des outils permettant de trouver le parcours de soin le plus adapté aux patients. »
Première équipe labellisée CNRS
Dactim-MIS**, dirigée par le Pr Rémy Guillevin, radiologue au CHU de Poitiers, est une équipe du CHU intégrée au laboratoire de mathématiques et applications UMR CNRS 7348 de l’université de Poitiers. Première équipe dotée d’un label CNRS au CHU de Poitiers, elle réunit médecins imageurs, physiciens, informaticiens et mathématiciens dans une approche pluridisciplinaire. « Nous utilisons les modèles mathématiques et l’intelligence artificielle pour rendre l’imagerie médicale plus performante et donner une information claire aux médecins, a précisé le Pr Guillevin. » Les ingénieurs du laboratoire sont notamment en charge de traiter les données des images IRM des patients avant et après les opérations de tumeurs du cerveau, mais aussi pendant, grâce à l’IRM 3 Tesla de recherche et per-opératoire de dernière génération, un dispositif unique en Europe dans un hôpital.
Ces deux structures sont financièrement soutenues par le CHU qui a réalisé les travaux d’installation de ces équipes dans le bâtiment et les soutient en crédits de fonctionnement, par l’Union européenne (programme Feder) et la collectivité Grand Poitiers mais aussi par le secteur privé avec notamment Siemens pour Dactim-MIS et Medtronic pour Prismatics. Car le CHU sait aussi collaborer avec le privé et s’ouvrir vers l’extérieur, comme l’a rappelé Alain Claeys, qui conclut : « Ce que nous avons vu au sein de ces équipes résume parfaitement l’enjeu des vingt prochaines années qui viennent pour que le CHU de Poitiers conserve son statut : la recherche fondamentale et clinique, le développement de la médecine personnalisée et prédictive et l’alliance des nouvelles technologies et des sciences sociales. »
* Predictive Research In Spine/neuromodulation Management And Thoracic Innovation in Cardiac Surgery. Une quinzaine de personnes composent le laboratoire Prismatics (chirurgiens, ingénieurs informaticiens, attachés de recherche clinique investigateur, attachés de recherche clinique moniteur, coordonnateurs en essai clinique, coordonnateurs scientifique, biostatisticiens, biomécaniciens et sociologue). Ses projets ont déjà bénéficié de financements publics à hauteur de 5 millions d’euros et de financements privés à hauteur de 2,1 millions d’euros.
** Data Analysis and Computation Through Imaging and Modeling-Maths Images Santé. Le laboratoire Dactim-MIS est composé d’une vingtaine de chercheurs (médecins imageurs, physiciens, informaticiens et mathématiciens) et de quinze étudiants en thèse ou en master. Siemens a déjà financé Dactim-MIS à hauteur de 500 000 euros et va participer au développement de la structure à hauteur de 1,3 million d’euros sur les quatre prochaines années.
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Le fonds Aliénor soutient un des projets de Prismatics Philippe Rigoard, neurochirurgien au CHU de Poitiers, et son équipe du laboratoire Prismatics ont élaboré une application numérique pour évaluer la douleur de façon extrêmement précise : Predipain. Pour que le projet puisse aboutir, il a besoin de personnes qualifiées sur le terrain pour recueillir les données, d’un informaticien pour affiner l’application, d’un biostatisticien pour concevoir les algorithmes de calcul et, enfin, d’une infrastructure informatique sophistiquée pour héberger les données collectées. Le fonds de dotation Aliénor, qui a pour vocation l’innovation et la recherche en santé, soutient ce projet en récoltant vos dons. |