Jeudi 12 janvier, le Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur s’est rendu à Poitiers dans le cadre de l’évaluation de l’activité de recherche dans les CHU. Cette démarche nouvelle permet d’avoir une vision de ce que les établissements publics de santé apportent à la recherche médicale et à la santé publique, aux côtés des universités et des grands organismes de recherche que sont le CNRS et l’Inserm. Le 13 janvier, c’était au tour du CIC1402 Inserm/CHU de Poitiers de présenter son évolution en vue d’une recréation avec quatre nouveaux axes structurants.
Parmi les atouts de notre CHU, la création d’une plateforme méthodologique de biostatistique et de data-management au CHU a été mise à l’honneur. Porté à la fois par Harold Astre, directeur de la recherche, et le Dr Denis Frasca, coordonateur scientifique, cette entité a pour but d’assister les chercheurs du CHU : « Nous accompagnons les cliniciens pour aboutir à des projets qualitatifs dans le traitement des données. » De façon concrète, cette plateforme fédère les ressources en méthodologie et en biostatistique, aide à la conception, à la planification et au suivi des études, gère les données, analyse les biostatistiques et valorise les projets, notamment par le biais de la publication.
Pour qu’un projet soit soutenu par la plateforme de méthodologie, il doit être évalué par un comité d’orientation pour décider de son niveau de priorité. Ensuite, il sera envisagé un accompagnement méthodologique du projet, de son élaboration à sa réalisation. En novembre 2016, date de la création de la plateforme, quinze projets ont été présentés.
Cependant, la recherche au CHU de Poitiers ne se limite pas à la création d’une plateforme méthodologique. Avec la construction du centre régional cardio-vasculaire et l’acquisition de plusieurs équipements de pointe, deux équipes de recherche se sont développées : Dactim et Prismatics. La première, portée par le Pr Rémi Guillevin, radiologue, à laquelle est associée au Pr Catherine Chèze-Le Rest, médecin nucléaire, travaille sur l’imagerie du cerveau. Elle constitue une des équipes de l’inuté CNRS/université de Poitiers « Laboratoire de mathématiques et applications ». La seconde, portée par les professeurs Philippe Rigoard, neurochirurgien, et Christophe Jayle, chirurgien cardio-thoracique, est axée sur les dispositifs innovants en chirurgie neuro-cardio-vasculaire.
Dynamisme
D’autres axes de recherche ont été présentés au comité d’évaluation : la transplantation par le Pr Antoine Thierry, aussi bien d’organes que la thérapie cellulaire, avec un focus sur la fédération hospitalo-universitaire portée par le CHU de Poitiers avec ses partenaires de Limoges et Tours et un autre sur les amyloses ; la cancérologie, qui a présenté ses projets autour des cancers colo-rectaux (Pr David Tougeron), des gliomes (Pr Lucie Karayan) et des leucémies (Pr Xavier Leleu). Enfin, une place particulière a été accordée à l’émergence d’un axe en ophtalmologie (Pr Nicolas Leveziel). Tous ces projets ont montré leur dynamisme et leur interaction avec les unités Inserm du site.
Par ailleurs, avec le fonds de dotation Aliénor, les entreprises s’investissent dans la recherche en santé et en innovation. « Aujourd’hui, il est important de tisser des liens avec les entreprises car nous avons un dynamisme régional à construire », insiste Harold Astre. De par leur statut de mécène, les chefs d’entreprises deviennent acteurs de la recherche, aux côtés des chercheurs qu’ils soutiennent. Et avec quatre projets retenus par le programme hospitalier de recherche clinique (PHRC national), une biothèque et une tumorothèque, le CHU de Poitiers maintient sa bonne position.
Pour conclure ce focus sur la recherche, rappelons que la recherche paramédicale est une voie de travail, qui sera développée au CHU de Poitiers en 2017 grâce aux réponses à de nouveaux appels à projets.