Mis en place en mars 2020, le projet de recherche en radiologie Réseau covid imagerie SFR, mené par Guillaume Herpe, radiologue au CHU de Poitiers, a déjà fait l’objet de plusieurs publications. Cette seconde publication dans la revue Radiology, la plus prestigieuse revue d’imagerie, correspond à la fin de ce projet et également à la version retravaillée de la thèse d’une interne du service de radiologie du CHU de Poitiers, Margaux Court.
« C’est une véritable fierté ! Pas seulement par le profil de la revue mais aussi parce qu’il s’agit à la fois du résultat d’un travail en réseau et l’accompagnement d’une interne » souligne le docteur Herpe. L’étude ne s’attache pas à la portée diagnostic de l’imagerie concernant la pneumopathie covid-19 mais plutôt au volet organisationnel de la radiologie française dans ce contexte de crise sanitaire. « C’est ce qui est marquant dans cette publication. Les revues radiologiques anglo-saxonnes et plus particulièrement américaines ont tendance à ne pas s’intéresser aux publications épidémiologiques françaises d’imagerie car nous n’avons pas du tout le même système organisationnel. » précise le docteur Herpe.
Pour une organisation optimale en imagerie dans le cadre d’une crise sanitaire
L’étude qui a donné lieu à cette publication se base sur les recommandations nationales et internationales, transmises à l’ensemble des radiologues francophones par les grandes composantes de la radiologie, pour affronter la crise sanitaire. L’objectif de l’étude était de savoir si les centres d’imagerie avaient mis en place ces recommandations. Les résultats se sont basés sur les réponses d’une quarantaine de centres d’imagerie publics et privés. « On se rend compte que toutes les recommandations n’ont pas été déployées pour diverses raisons », suggère Guillaume Herpe qui avance trois axes d’amélioration. Un équipement doit être spécialement dédié à la covid, « mais cela dépend surtout de la taille des centres d’imagerie ». D’autre part, Guillaume Herpe suggère le développement du télétravail en radiologie, « intéressant dans les situations où un radiologue se voit contraint à l’isolement ». Enfin, la formation des équipes est essentielle mais doit être adaptée au contexte sanitaire, au terrain et aux personnels sur place : « L’étude préconise d’ailleurs le e-learning ». Ce qu’il faut retenir, c’est que bien que cette étude se concentre sur la covid, elle a pour but de présenter un schéma organisationnel qui pourra devenir une référence face à toute autre crise sanitaire au sein des hôpitaux notamment.
Pour consulter la publication : « Assessment of compliance and impacts on radiology departments of the COVID-19 Radiological society recommandations : A French survey »
Autres projets de recherche du docteur Guillaume Herpe Le docteur Herpe ne s’arrête pas sur cette lancée et s’engage déjà dans trois autres projets de recherche : – une thèse de science intitulée « Ischémie reperfusion cérébrale après thrombectomie ». Cette thèse s’attache au comportement du cerveau après la reperfusion à travers deux volets. Un volet pendant l’artériographie et un volet à 24h consistant en un examen d’IRM 3 tesla réalisé 24h après la thrombectomie ; – une étude de radio-épidémiologie intitulée « Permanence des soins imagerie G4 ». Elle s’intéressera à l’organisation de la permanence des soins en imagerie et son impact sur la sécurité du patient et la qualité de vie au travail. Cette étude sera transmise à l’ensemble des radiologues francophones soit environ 10 000 médecins radiologues ; – une recherche d’enseignement concernant le mentorat : « l’impact du mentorat des internes sur leur qualité de vie au travail ». |