Entre avril 2014 et fin 2023 la majorité de l’activité de scintigraphie cardiaque publique a été réalisée dans les locaux du service de médecine nucléaire privé (SINEM) sur le site de la polyclinique dans le cadre d’un Groupement d’Intérêt Economique (GIE). Depuis janvier 2024, la partie publique de cette activité est de nouveau réalisée au sein du service de médecine nucléaire du CHU de Poitiers.
En effet, après 10 années de collaboration sur le site de la polyclinique pour la réalisation des scintigraphies myocardiques, le CHU de Poitiers et le SINEM ont décidé d’offrir l’accès à cet examen dans leur service respectif afin d’accroitre l’offre de soins pour les patients de notre territoire de santé. Ces derniers pourront désormais réaliser leur scintigraphie cardiaque au sein du service de médecine nucléaire du CHU ou celui du SINEM sur le site de la polyclinique. La nouvelle gamma caméra du CHU de Poitiers viendra donc en complément de la caméra dédiée du SINEM auparavant exploitée dans le cadre du GIE.
La scintigraphie cardiaque, appelée aussi scintigraphie de perfusion myocardique, est un examen d’imagerie non invasif qui est réalisé pour contrôler le flux sanguin dans le muscle cardiaque après un effort physique. Pour cela, on injecte un produit radioactif qui se diffuse par la circulation sanguine et qui, grâce à une gamma caméra, une caméra à scintillation, permet de visualiser les zones saines, endommagées ou mal irriguées du cœur. La scintigraphie est à la fois un examen de dépistage mais également de suivi des maladies coronariennes. Il s’agit d’un examen plutôt long puisqu’il est couplé à un test d’effort. Il s’agit de comparer l’irrigation du cœur tout de suite après un effort, entre 15 et 20 minutes après, puis 3 à 4h après l’effort. Si le patient n’est pas en capacité de réaliser l’effort, ils se voit administrer un médicament stimulant le muscle cardiaque. Au CHU de Poitiers, cette activité repose sur une étroite collaboration entre les médecins nucléaires et les cardiologues. Deux praticiens en médecine nucléaire sont spécialisés dans la réalisation de cet examen, le Dr Moran Berraho et le Dr Thierry Rosenberg, également cardiologue. Guillaume Trainaud complète : « La scintigraphie cardiaque est une activité transversale qui nécessite l’intervention de cardiologues en médecine nucléaire. Nous avons toujours eu le soutien du service de la cardiologie avec lequel le Dr Rosenberg fait le lien. Depuis 2019, nous bénéficions de la présence d’un interne pour la réalisation des tests d’efforts qui précèdent l’examen. Les médecins nucléaires ne sont pas habilités à faire l’épreuve d’effort et les cardiologues ne sont pas habilité à injecter des produits radioactifs ».
La centralisation de l’activité au CHU de Poitiers est rendue possible grâce à l’acquisition d’une nouvelle gamma caméra qui viendra s’ajouter aux deux autres caméras déjà en place début avril. Elle permettra de répondre à l’augmentation constante des demandes de scintigraphies cardiaques. « Nous faisons beaucoup de bilans pour des pathologies cardiaques graves. Et nous faisons de plus en plus d’examens de dépistage notamment des scintigraphies myocardites dans les populations à risque parmi lesquelles, les diabétiques ». Le nouvel équipement, qui repose sur le même fonctionnement que les deux autres, est plus performant. « Celui-ci est équipé d’un collimateur spécifique aux examens de cardiologie qui permet une acquisition des images beaucoup plus rapide, et le gain de temps est toujours bénéfique. Il permettra d’effectuer l’examen en dix minutes alors qu’il dure vingt minutes avec les autres gamma caméra. Cela permettra de réaliser d’avantage d’examens. De plus, les images acquises sont de meilleure qualité », se réjouissent les Dr Thierry Rosenberg et Moran Berraho. De plus, la nouvelle gamma caméra présente l’avantage de pouvoir être utilisée pour tout type d’examens de médecine nucléaire. Aussi l’équipement est-il réservé chaque lundi à la réalisation de scintigraphies osseuses. « C’est un équipement polyvalent qui permet un grand nombre d’applications notamment pour les examens plus rares. En effet, le service de médecine nucléaire réalise tous types de demandes d’examens », souligne Guillaume Trainaud.