Le programme de la soirée d'information sur le diabète proposée par le CHU de Poitiers aux infirmiers libéraux de la région mercredi 5 avril était très riche. Les infirmiers, mais aussi des médecins, des podologues et des diététiciens, ne s'y sont pas trompés et sont venus en nombre - une soixante environ - de la Vienne, des Deux-Sèvres et des deux Charentes.
C’est le Dr Mathilde Fraty, endocrinologue au CHU, qui a ouvert la soirée en exposant les nouveaux traitements médicamenteux du diabète et en donnant des conseils pratiques. Sophie Faure, infirmière en consultation d’endocrinologie, et Anne Poirault, infirmière en médecine générale, ont ensuite réalisé un focus sur la prise en charge du pied diabétique, un sujet qui préoccupe beaucoup les paramédicaux libéraux. « Avec une de mes amies pédicure-podologue que j’ai pu convier à cette soirée, nous allons essayer de mettre en place un atelier thérapeutique sur cette problématique, explique Sylvie Derbord, infirmière dans le cabinet Derbord-Jamet de Thénezay (Deux-Sèvres). Nous nous sommes d’ailleurs inscrites à une formation délivrée par le CHU. En attendant, nous avons appris des choses utiles, notamment sur l’évolution des pratiques. De manière générale, je viens souvent à ces soirées, car c’est intéressant de savoir ce qui se fait au CHU. »
Prescription d’activité physique
Le Dr Caroline Robin, pédiatre au CHU, et Séverine Morlet, infirmière puéricultrice au CHU, ont ensuite présenté un document réalisé par le service pédiatrique sur l’utilisation de la pompe à insuline chez les enfants. Romain Lecomte, diététicien au CHU, a quant à lui rappelé les règles hygiéno-diététiques. Il en a profité pour chasser les idées reçues (saviez-vous que les sucres contenus dans une biscotte ou dans le pain blanc sont plus rapidement digérés que ceux contenus dans de la pâte à tartiner ou dans une orange ?) et répondre aux nombreuses questions que se posent les infirmières libérales.
La soirée s’est conclue par l’intervention de Richard Dupuy, coordonnateur du projet Prescrimouv’ – Bouger sur ordonnance, pour le territoire de Grand Poitiers. Ce dispositif, qui s’inscrit dans la loi de modernisation de la santé, a pour objectif de prendre en charge des personnes sédentaires qui ont une pathologie tel que le diabète de type 2 ou l’obésité. Pour cela, le médecin généraliste des personnes intéressées par cette démarche doit réaliser une prescription d’un programme d’activité physique adaptée qui devra être remise au coordonnateur de Prescrimouv’. « Mes collègues et moi (l’expérimentation est conduite à Poitiers, Saintes et Châteauneuf-sur-Charente, NDLR) sommes ensuite chargés d’évaluer le programme et de trouver les structures dans lesquelles les séances se dérouleront (maximum 48 séances sur six mois à raison d’une à deux séances par semaine), indique Richard Dupuy. Il ne s’agit pas d’activité sportive mais d’activité physique, adaptée aux besoins et aux capacités des personnes prises en charge. » Une expérimentation intéressante, qui a besoin du réseau des infirmiers libéraux pour se développer.