Après deux années difficiles en raison de la crise sanitaire, la manifestation organisée par l’association Sport et collection, « 500 Ferraris contre le cancer », a rencontré un véritable succès pour sa 28e édition qui s’est tenue, du 3 au 5 juin, sur le circuit Val-de-Vienne au Vigeant (86). Cette manifestation permet chaque année de récolter des fonds pour le CHU de Poitiers au profit de la recherche contre le cancer.
Les belles voitures attirent toujours autant de monde. Pour preuve, les visiteurs venus en nombre pour admirer le millier de véhicules de prestige exposés aux abords du circuit Val-de-Vienne. Il y en avait pour tous les goûts, des plus anciennes datant de 1950 aux plus modernes. Entre stands, parades et animations, les spectateurs ont aussi eu la chance d’assister à des spectacles aériens de l’armée de l’air, partenaire fidèle. « 500 Ferrari contre le cancer » est pour le CHU de Poitiers un évènement essentiel, les dons obtenus permettant de financer des projets de recherche. Cette année, ce sont les projets du Pr Lucie Karayan-Tapon, chef du service de cancérologie biologique, du Dr Emilie Cayssals et Dr Thomas Systchenko, du service hématologie et thérapie cellulaire, qui bénéficieront des dons récoltés. La manifestation est également l’occasion pour les chercheurs et les professionnels du CHU de Poitiers de communiquer sur les avancées thérapeutiques. Ils adressent tous les remerciements aux organisateurs, aux propriétaires de véhicules, aux partenaires, aux bénévoles et au public qui, chaque année, se mobilisent pour faire avancer la recherche.
PROgression et DIsémination CErébralesdes cellules Tumorales (ProDiCeT)
Statut et rôle du systèmes protéine S / récepteurs tyrosine kinase TAM dans la progression des tumeurs primitives du colon et la formation de métastases cérébrales
Le projet de recherche est centré sur deux pathologies relatives à l’envahissement cérébral des tumeurs : les gliomes, tumeurs primitives du système nerveux central localement invasives, et les métastases cérébrales, tumeurs cérébrales secondaires des cancers colorectaux et des cancers mammaires. L’objectif est d’étudier les processus cellulaires et mécanismes moléculaires impliqués dans la dissémination cérébrale et de contribuer à l’élaboration d’approches thérapeutiques centrées sur l’inhibition ciblée d’événements relatifs à la croissance et/ou la dissémination tumorales dans le cerveau. La caractérisation fonctionnelle et l’exploration des rôles potentiels du système ProS/récepteurs dans la dissémination des cellules tumorales de cancer colorectal au cerveau est l’objet principal de l’étude qui va bénéficier du soutien de Sport et Collection.
Le ciblage des récepteurs tyrosine kinase TAM pourrait constituer une nouvelle voie thérapeutique dans le cancer colorectal métastatique. Ces travaux permettront d’une manière générale de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques liés à la dissémination des cellules tumorales au cerveau et seront transposables à d’autres tumeurs.
LMC et seconds cancers primitifs (SCP) : incidence et prise en charge. Etude ancillaire à l’essai français SPIRIT, observationnelle, analytique, longitudinale, de type cohorte historique multicentrique
Dans le monde 1 cancer sur 10 est un second cancer primitif. Le second cancer primitif est un nouveau cancer, qui n’est pas un développement du premier mais qui est totalement différent. La déclaration de ce second cancer primitif peut poser des problématiques par rapport au traitement choisi. Les oncologues doivent alors adapter le choix du second traitement sans entraver l’efficacité du premier.
Le projet de recherche propose de se focaliser sur la leucémie myéloïde chronique et son traitement par imatinib. L’imatinib inhibe la tyrosine kinase oncogénique BCR-ABL mais également la protéine ABL. Il peut ainsi bloquer la fonction « suppresseur de tumeur » de l’ABL et avoir un rôle promoteur dans la progression tumorale. A ce jour les résultats publiés sont discordants à ce sujet. L’étude recueillera rétrospectivement les stratégies thérapeutiques des différents centres, les décrira, puis les synthétisera pour proposer des recommandations d’experts.
Analyse par cytométrie spectrale et application du concept de l’innateness pour définir une signature immunitaire prédictive du succès d’arrêt de traitement dans la leucémie myéloïde chronique.
Dr Emilie CAYSSIALS, service hématologie et thérapie cellulaire
Le pronostic de la leucémie myéloïde chronique a été révolutionné par le développement d’inhibiteurs de tyrosine kinase mais dont l’utilisation thérapeutique doit généralement être poursuivie au long cours du fait de la persistance d’une maladie résiduelle. En 2007 un groupe français a proposé à des patients d’arrêter ce traitement par inhibiteur pour étudier l’évolution de la maladie suite à cet arrêt. 50 % des patients ont alors eu une progression de la maladie et ont dû reprendre leur traitement et les autres 50 % ont eu une réponse. L’hypothèse est que le système immunitaire de ces patients prend le relais du traitement. Le projet de recherche propose une approche globale des différents éléments cellulaires immunitaires d’intérêt, permise par l’acquisition récente d’un analyseur multiparamétrique à l’échelle cellulaire reposant sur une nouvelle technologie, la cytométrie en flux spectral. Guidée par le concept de gradient d’innateness, l’équipe de recherche est en mesure de définir un score global d’immunité innée. En comparant les échantillons des patients ayant réussi l’arrêt du traitement par inhibiteur de tyrosine kinase à ceux des patients ayant échoué l’équipe pense pouvoir définir un score pronostique immunitaire permettant de prédire la rémission après arrêt du traitement.