Une belle histoire d’amitié à l’hôpital

Quand l’hôpital favorise le développement de liens forts entre patients qui traversent l’épreuve du cancer. C’est justement ce qu’il s’est passé sur le site hospitalier de Montmorillon du CHU de Poitiers.

L’hôpital de jour de chimiothérapie du site de Montmorillon a récemment été le décor d’une belle expérience vécue entre patientes et soignantes. Le Dr Matthieu Bainaud, oncologue qui partage son activité entre le site de la Milétrie à Poitiers et le site de Montmorillon, l’affirme : « c’est assez rare pour le souligner ». Des patientes touchées par un cancer du sein localisé ont été prises en charge par l’hôpital de jour pour des traitements identiques sur la même période. Elles se sont croisées à plusieurs reprises à l’hôpital et, en quatre mois environ, elles ont noué une véritable amitié. « C’est assez imprévu de voir des patientes qui s’entendent aussi bien sur un temps relativement long. Et ce qui est intéressant, c’est qu’elles avaient un discours très positif sur leur venue à l’hôpital et leur traitement de chimiothérapie. Elles sont parvenues à créer une bonne ambiance durant la durée de leur traitement », précise le Dr Bainaud. Elles ont également fait preuve d’entraide en se donnant des conseils sur la gestion des médicaments, sur les effets secondaires ou sur les soins esthétiques pour faire face à l’alopécie, par exemple. « Le fait que l’hôpital de Montmorillon soit une structure de petite taille et de proximité, fait que les patients se retrouvent à l’hôpital au même moment plus souvent. Cela favorise les liens sociaux. L’accueil très professionnel réservé par l’équipe soignante aux patients y est pour beaucoup ».

L’équipe soignante de l’hôpital de jour de chimiothérapie du site de Montmorillon, qui est sous la responsabilité médicale du Dr Matthieu Bainaud, était composé à cette période de trois infirmières, Sabine, Pascale et Estelle, de Noémie, aide-soignante, et de Nathalie, cadre du service. Pour rien au monde, elles ne changeraient de secteur. Leur rôle est important. Elles sont les personnes référentes qui suivent les patients en chimiothérapie depuis la consultation d’annonce jusqu’à la fin du traitement. Elles sont auprès d’eux tout le temps de leur présence dans le service. « Même si nous tournons sur les différents secteurs, nous connaissons tous les patients. Il y a beaucoup d’échanges. Nous connaissons leur vie et ils connaissent la nôtre. Forcément, il est difficile de passer autant de temps ensemble sans nous confier. Ils nous apportent autant que ce que nous pouvons leur apporter ». Elles ont assisté à la naissance de cette amitié entre patientes : « elles étaient heureuses de se retrouver ici à l’hôpital et cet état d’esprit ne peut être que positif pour la maladie, la tolérance au traitement et pour les autres patients également ». Si le relationnel est important entre l’équipe soignante et les patients, pour le Dr Matthieu Bainaud : « c’est aussi la disponibilité des soignants. Sur le site de Montmorillon, on laisse le temps aux soignants de faire leur métier de soignant. A Montmorillon, je constate tout l’intérêt des hôpitaux de proximité. Le bassin de population du montmorillonnais est plus petit mais il est important de pouvoir lui offrir un traitement de chimiothérapie à proximité dans un environnement chaleureux. Ils n’ont pas à faire une heure de route, ce qui peut être source d’angoisse et de fatigue supplémentaire, pour aller se soigner sur le site de la Milétrie. C’est valorisant pour le CHU de Poitiers d’avoir des ancrages locaux, et bénéfique pour la prise en charge de nos patients ».

Amandine Bobiet est l’une de ces patientes : « j’attendais le jeudi avec impatience pour aller à l’hôpital. C’était mon moment de détente. J’y passais un agréable moment. Nous étions solidaires et nous pouvions compter sur les soignantes qui étaient toujours à notre écoute et qui nous ont parfaitement soutenus. Ça aide beaucoup. J’ai ressenti beaucoup de bonheur ce qui m’a aidé à affronter cette épreuve difficile ». Fabienne Pierron, pour sa part, ne s’est jamais sentie malade. Son grand optimisme a été, sans nul doute d’une aide précieuse. « Il y a eu beaucoup d’entraide.Quand l’une d’entre nous n’allait pas bien, les autres étaient là pour lui remonter le moral. Nous avons pu compter sur les infirmières et le Dr Bainaud qui ont été attentionnés ». Pour Brigitte Joyeux, les choses auraient été bien plus difficiles sans la présence de ce groupe d’amies. « Le groupe soudé que nous formons encore aujourd’hui m’a énormément apporté durant mon traitement. Nous avons partagé nos peines mais surtout des moments très joyeux. Nous nous sommes soutenues et cela dans le respect. Les infirmières étaient très présentes autour de nous. Elles contribuaient également à créer cette ambiance joyeuse et chaleureuse ». Les amies restent toujours, après leurs traitements, en contact. Elles ont créé un groupe Whatsapp sur lequel elles échangent régulièrement et se retrouvent de temps en temps.