Le 10 juin, le CHU de Poitiers a organisé une journée consacrée au don de rein de son vivant qui a réuni des professionnels de santé, des autorités de régulation et des donneurs. Parmi les intervenants : l’Agence de la biomédecine, les personnels médicaux et paramédicaux des services de néphrologie et d’urologie, l’association AURA et plusieurs donneurs. Au programme de cette journée, des thèmes autour de la prise en charge du don de rein de son vivant, de la préparation à l’intervention chirurgicale et au suivi post-greffe, en mobilisant toutes les innovations techniques et organisationnelles disponibles. Après avoir souligné l’importante activité de transplantation rénale et le dynamisme de la recherche des équipes du CHU de Poitiers, la directrice générale de l’Agence de la biomédecine, Emmanuelle Cortot-Boucher, explique pourquoi elle a tenu à être présente à cette journée de sensibilisation au don du rein à partir d’un donneur vivant.
Quel est le rôle de l’Agence de la Biomédecine ?
Il s’agit d’une agence sanitaire qui est l’autorité de régulation en matière de prélèvement et de greffe d’organe et de tissu. Nous suivons les résultats des prélèvements et des greffes, nous les évaluons, nous encadrons leurs pratiques. Nous avons une mission opérationnelle de répartition de greffons afin que ceux-ci soient attribués à la personne qui en a le plus besoin. Nous avons également une mission de promotion du don d’organe ; nous organisons régulièrement des campagnes pour faire connaitre le don d’organe auprès du grand public.
Pourquoi êtes-vous présente à cette journée des donneurs ?
Je trouve que l’initiative du CHU de Poitiers est extrêmement positive et intéressante alors que le ministère de la Santé vient de publier un plan qui doit donner un nouveau souffle à l’activité de prélèvement et de greffe d’organe dans notre pays. La greffe de rein à partir d’un donneur vivant est un axe fondamental de ce plan. Toutes les initiatives qui sont prises pour soutenir cette activité sont bonnes. Je suis très heureuse de venir à Poitiers pour montrer les avantages de cette greffe, pour encourager les équipes hospitalières qui souhaitent la développer et pour remercier les donneurs qui ont déjà fait cet acte très généreux pour quelqu’un de leur entourage.
Où en est la greffe de rein à partir d’un donneur vivant ?
La greffe de rein à partir d’un donneur vivant représente aujourd’hui 16% du total des greffes rénales. C’est beaucoup si l’on compare à 2010 où il était de 10% seulement. Mais c’est encore trop peu lorsque l’on compare ce taux à d’autres pays européens comme le Royaume-Uni où il est de 42% ou les Pays-Bas où il est de 53%. Nous pouvons et nous devons faire mieux. C’est l’objectif de l’Agence de la biomédecine qui s’efforce d’agir de diverses manières. Tout d’abord en apportant un soutien concret aux équipes qui le souhaitent. En les encourageant à proposer de manière systématique à leurs patients cette possibilité de greffe à partir de donneur vivant. Et pour les équipes qui ne sont pas en capacité de réaliser elles-mêmes ces greffes, il doit pouvoir y avoir des centres de référence, des réunions communes pour des discussions sur les cas les plus difficiles afin de faciliter l’accès à la greffe rénale à partir de donneur vivant. Et puis l’agence s’efforce aussi de faire connaître auprès du grand public les possibilités du don de son vivant. Nous le faisons en organisant des campagnes de sensibilisation auprès des professionnels et du grand public. Notre dernière campagne d’octobre 2021 a eu des retombées très positives.