Le laboratoire de toxicologie et pharmacocinétique, dirigé par le Pr Sandrine Marchand, se divise en deux secteurs : la pharmacocinétique et la toxicologie. Dirigée par le Dr Bertrand Brunet depuis 2009, l’unité médicale de toxicologie n’a pas seulement une activité hospitalière. Présentation.
L’unité médicale de toxicologie présente différentes missions et c’est justement cette variété des tâches – et les « cas intéressants » – qui plaisent le plus aux praticiens. L’activité hospitalière de l’unité concerne surtout le dépistage de conduites addictives. « Nous assurons un suivi pour les patients présentant des consommations à risque, d’alcool, de tabac, de stupéfiants etc. Cela nous amène à travailler avec des services très variés. Par exemple, avec le service de gastro-entérologie pour lequel nous surveillons l’abstinence à l’alcool des patients en attente de greffe hépatique. Ou bien, les patients gros consommateurs de tabac devant subir une intervention en chirurgie plastique avant certaines opérations. Nous contrôlons leur niveau de consommation de tabac, potentiellement responsable d’une mauvaise cicatrisation, en dosant un métabolite de la nicotine. Nous travaillons également avec le centre hospitalier Henri-Laborit, et plus spécialement avec l’unité mère-bébé. Nous nous assurons que les femmes qui viennent d’accoucher, ont stoppé leur consommation de produits toxiques. Le suivi de ces femmes peut se faire sur de longues périodes ». L’unité intervient également pour certains patients arrivant aux urgences ou en réanimation, lorsqu’il s’agit de comprendre la raison d’un coma ou de certains symptômes en recherchant une large gamme de médicaments ou toxiques. Les autres activités du service portent sur les analyses en rapport avec la circulation routière et les expertises médico-légales. Lors des contrôles routiers, les gendarmes ou les policiers réalisent des prélèvements qu’ils envoient pour analyses au laboratoire de toxicologie du CHU de Poitiers. Il peut s’agir de dépistage de stupéfiant ou des tests d’alcoolémie. « Nous en faisons tous les jours. Ce ne sont pas des analyses très complexes mais cela occupe une part assez importante de notre quotidien ». L’unité médicale de toxicologie du CHU de Poitiers intervient également à la demande de la justice ce qui n’est pas le cas de tous les établissements hospitaliers. Les docteurs Bertrand Brunet, Sandrine Lefeuvre et Nicolas Venisse sont experts auprès de la cour d’appel de Poitiers. « Nous travaillons en collaboration avec l’institut médico-légal qui nous transmet les prélèvements nécessaires dans les cas de recherche de toxiques. Nous sommes sollicités, par exemple, lorsqu’il y a des décès suspects. Nous procédons à des analyses de toxicologie pour rechercher toutes sortes de substances comme l’alcool, les médicaments, les stupéfiants et autres drogues. Et dans ce cadre-là, nous sommes amenés à établir des rapports pour la justice et parfois, à intervenir aux assises », expliquent les experts. Leur activité s’étend sur tout le territoire Poitou-Charentes. Les analyses peuvent être faites sur différents prélèvements : les cheveux, le sang, la salive, les tissus de certains organes, etc. « Nous avons la chance de disposer d’équipements sophistiqués qui sont nécessaires pour détecter notamment les nouvelles drogues de synthèse qui sont plus nombreuses chaque jour et qui, pour certaines, peuvent être toxiques à des concentrations de plus en plus faibles. »