Visite de Manuel Valls au CHU : la recherche clinique mise à l’honneur

Visite de Manuel Valls au CHU de Poitiers

« Je ne suis pas inquiet pour l’avenir du CHU de Poitiers ! » C’est par ces mots que Manuel Valls a conclu sa visite au CHU, lundi 4 mai. Le Premier ministre s’est rendu au CHU dans le cadre d’un déplacement dans la Vienne pour signer le Contrat de Plan État-Région avec Jean-François Macaire, président du conseil régional de Poitou-Charentes. Ce contrat concerne le CHU, puisqu’il comporte le financement d’une partie des équipements du centre neuro-cardio-vasculaire actuellement en cours de construction sur le site de la Milétrie.

Alain Claeys, député-maire de Poitiers et président du conseil de surveillance du CHU, Jean-Pierre Dewitte, directeur général du CHU, et François Maury, le directeur général de l’Agence régional de santé, ont accueilli Manuel Valls devant les urgences du CHU. Le Premier ministre a ensuite commencé sa visite en échangeant avec des soignants des urgences pédiatriques, puis avec le Pr Olivier Mimoz et le Dr Jean-Yves Lardeur du service des urgences adultes, avant de découvrir la salle d’angiographie vasculaire destinée à la neuroradiologie (traitement des caillots, anévrismes…). Premier équipement de ce type mis en service en France en 2005, cette installation associe la technique bi-plan à celle des capteurs plans, ce qui permet de visualiser en trois dimensions des images des pathologies à traiter.

Manuel Valls a ensuite participé à une rencontre avec des chercheurs travaillant dans les domaines des neurosciences, des greffes, de la cancérologie, des pathologies cardio-vasculaire et du centre d’investigation clinique (CIC) du CHU. Alain Claeys a profité de ce moment pour rappeler trois caractéristiques des missions du CHU : la complémentarité, la proximité et la recherche. Le Pr Jean-Marc Tourani, chef du pôle cancérologie, a d’ailleurs indiqué que la recherche clinique est aussi importante que le soin dans un CHU, en ce sens qu’elle représente l’espoir pour des patients en limite de réponses thérapeutiques.

La future région dans toutes les têtes
La venue du chef du gouvernement a aussi été l’occasion de souligner que la perspective de la fusion des régions est une préoccupation importante pour ces chercheurs. Ainsi, le Pr Thierry Hauet, coordonnateur médical de la fédération hospitalo-universitaire de transplantation d’organes, a rappelé les liens créés avec les CHU de Tours et de Limoges. Le Pr Mohammed Jaber, spécialiste des neurosciences et dont l’équipe coordonne actuellement une étude sur le sevrage tabagique, a mis l’accent sur sa collaboration avec les établissements de Bordeaux et Tours. Les Prs François Guilhot, coordonnateur du CIC, et Pierre Corbi, chef du pôle cœur-poumons-vasculaire, ainsi que Maroua Serhat, doctorante dans l’unité du Pr Hauet, ont également exposé leurs travaux de recherche. Véronique Debare, infirmière en cancérologie, a pour sa part évoqué la prise en charge des patients pour des thérapies orales à domicile.

Manuel Vall, Alain Claeys et Jean-Pierre Dewitte
Manuel Vall, Alain Claeys et Jean-Pierre Dewitte

Manuel Valls a écouté avec attention avant de prendre la parole : « Coopération avec l’Inserm, recherche… Je suis très impressionné. Vous avez une position géographique, une capacité à vous développer et des spécialités qui font que le CHU de Poitiers joue un rôle très important dans le maillage médical et universitaire français.»

En réponse au Pr Bertrand Debaene qui s’interrogeait sur la stratégie à mettre en place en vue de la future grande région, en manifestant la crainte que Poitiers ne perde sa dimension universitaire, le Premier ministre a répondu que la question des coopérations avec d’autres établissements se pose, sans remettre en cause celles déjà existantes avec Orléans et Tours.

De concert avec Alain Claeys, il a affirmé que « le changement de région ne doit pas être une contrainte mais une chance, et même un accélérateur, notamment pour se tourner vers Bordeaux. Ça va plutôt bien pour votre CHU, il faut continuer ».