Pour la deuxième année consécutive, Nicolas Vimont-Vicary, kiné non-voyant au CHU, a été sacré champion du monde de Sonar, une classe de voilier pratiquée en voile handisport. Il a réalisé cette performance le 25 août, à Halifax (Canada), avec ses coéquipiers de l'équipe de France, Bruno Jourdren et Éric Flageul.
Quelques jours après ce titre, le Poitevin s’envolait pour le Brésil pour reconnaître le plan d’eau olympique. Du 5 au 20 septembre, il va donc « s’imprégner des lieux », étape indispensable avant la grande échéance des Jeux. Car, après l’argent à Pékin, et une décevante quatrième place à Londres, Nicolas Vimont-Vicary vise l’or aux prochains Jeux paralympiques de Rio en 2016.
Pour atteindre cet objectif, le sportif de haut niveau, en équipe de France depuis 2007, doit s’entraîner et participer à plusieurs compétitions tous les ans. Pour cela, il bénéficie d’une convention d’insertion professionnelle, soutenue par le CHU, l’Etat, la mairie de Poitiers, la région et le conseil général de la Vienne. Elle lui permet de se consacrer à son sport quatre mois dans l’année. Tous les ans, il participe donc au championnat du monde et à plusieurs épreuves de coupe du monde, qui le font voyager partout en Europe, mais aussi à Miami ou encore en Australie, pays qui accueillera les mondiaux l’an prochain.
Passion et fierté
Mises à part les médailles paralympiques, aucun trophée ne lui rapporte de primes. Alors pourquoi y consacrer autant de temps et d’énergie? « Pour la passion et la fierté ! » affirme Nicolas Vimont-Vicary. Et puis sans doute aussi un peu pour perpétuer la tradition familiale, puisque les origines du champion se trouvent du côté de la Bretagne et de Marseille, où quelques-uns de ses aïeuls exerçaient dans la marine.
Sa passion, il la prolonge en amateur et en famille grâce à un petit voilier amarré à La Rochelle. C’est aussi là qu’il a mis en place un laboratoire d’essai pour autonomiser la pratique de la voile pour les non-voyants. Il a déjà créé plusieurs outils dans ce but, ainsi qu’une association, Œil pour œil, vent pour vent ,à laquelle il se consacrera lors de sa retraite en 2017.
Sa fierté, il en fait part à ses collègues, qui en informent parfois ses patients. Ces derniers se montrent alors souvent intéressés et curieux par les performances de ce kiné décidément pas comme les autres. Ils les incitent alors à suivre ses aventures sur la page Facebook de l’équipe de France de Sonar, au moins jusqu’à Rio, où il a rendez-vous avec son destin.